Le week-end dernier, j’ai terminé le MOOC « Enseigner et former avec le numérique en langues », en ligne sur la plateforme de France Université Numérique. Ce cours, qui durait quatre semaines, était proposé par l’université Stendhal de Grenoble. Il abordait quatre approches : les formations hybrides en langues, la télécollaboration, les outils de l’intercompréhension et l’exploitation du web social. Chaque semaine traitait d’une approche à partir de deux vidéos et d’une évaluation sous forme de questionnaire à choix multiple. Enfin, tous les participants (nous étions 4500) pouvaient échanger sur le forum et participer/assister aux hang-out hebdomadaires. Une évaluation finale venait clore la formation : nous devions préparer une tâche qui exploitait les ressources du web social et qui pouvait s’intégrer dans un dispositif hybride, dans un projet de télécollaboration ou dans une formation à l’intercompréhension.
Quel bilan tirer de cette expérience ? D’abord, j’ai été heureux de découvrir de nouvelles approches : pas tant celle de la formation hybride, que je connaissais déjà pour la mettre en pratique, que celles de la télécollaboration et de l’intercompréhension. Découvrir est le mot : on peut regretter qu’en raison du format et de la durée de ce cours les sujets soient traités trop superficiellement. De manière générale, c’est d’ailleurs un peu le reproche que je ferais aux MOOC (c’est ma troisième expérience en la matière). Mais un MOOC 2 est apparemment à l’étude et la bibliographie, en attendant, permettra de pallier mes lacunes et ce goût d’inachevé.
J’ai très peu participé aux forums mais lisais régulièrement et assez rapidement les commentaires des participants : en général, les forums ne m’intéressent pas plus que ça et je trouve que j’y perds mon temps. Peut-être ai-je tort. Les hang-out ont généralement réuni des intervenants intéressants, aux expériences variées.
Les évaluations hebdomadaires étaient bien faites, ce qui n’était pas gagné au vu du format choisi (questionnaire à choix multiple). Pour les deux MOOC précédents, j’avais dû parfois répondre à des questions trop faciles voire relativement stupides et qui, de toute façon, à mes yeux, ne validaient absolument rien. Cette fois, je dois dire qu’il me fallait de temps en temps revoir la vidéo ou relire la transcription pour pouvoir répondre, cela m’obligeait donc à réviser un point qui m’avait échappé. Il reste que ce ne sont que des QCM, mais peut-on proposer autre chose ?
La tâche proposée, bien en rapport avec le sujet, ne représentait pas trop d’heures de préparation sans être non plus ridiculement simple. L’évaluation finale, faite par les pairs, était aussi une première pour moi (les autres MOOC organisaient un QCM final). J’en attendais beaucoup, peut-être trop, car mes pairs m’ont un peu déçu ! Pour justifier leur note, ceux-ci pouvaient (c’était optionnel) laisser des commentaires dans chaque section de la grille d’évaluation puis un commentaire général. Or seul un de mes pairs a pris le temps d’un petit commentaire général de 2 lignes ! Je ne sais pas quelle en est la raison. Excès de modestie ? Manque de temps ? Manque d’intérêt ? Ou bien croyance en la note, qui dit tout et se suffit ? Dommage parce que cette note ne m’intéressait pas du tout ; en revanche j’aurais aimé lire des observations plus nombreuses et plus détaillées : personnellement, et je ne crois pas être seul, c’est ce qui m’aide à apprendre. Bref, un très bon MOOC mais peut-être faudrait-il rendre les commentaires « obligatoires » lors des éditions !
Je crois que la nature même du commentaire « obligatoire » fausserait la spontanéité et la sincérité des commentaires faits par les pairs. En revanche, il serait peut-être intéressant de pouvoir répondre à celui / celle qui nous a « noté », pour lui demander des précisions, de façon à ce que ce » droit de réponse » fasse aussi partie de l’évaluation.
Peut-être, mais n’oublions pas que ce MOOC était destiné aux enseignants qui, en général, ont l’habitude d’accompagner leurs évaluations d’un commentaire écrit. Peu importe s’il le font spontanément ou parce qu’il le juge obligatoire, ils connaissent tous l’importance de ce commentaire. Le leur exiger dans le cadre de ce MOOC ne me semble pas injustifié ! 😉