Il arrive souvent qu’un étudiant, pour différents motifs, assiste moins régulièrement à la classe (cours annulés, absences répétées, etc.) et perde ainsi tout rythme d’apprentissage (pourtant capital à l’heure d’apprendre). Certains finissent par abandonner. Que faire dans pareille situation ? Eh bien je ne sais pas trop, j’ai simplement toujours essayé de trouver empiriquement la meilleure solution pour chaque cas. Mais j’aurais bien aimé lire quelque chose sur la question depuis le temps que j’enseigne !
Passé l’enthousiasme de début de cours, les étudiants sont parfois soudainement frappés par des accès de « paresse », un peu comme on s’inscrit à la piscine au commencement de septembre avec la ferme intention d’aller nager deux fois par semaine et que ce joli projet se délite après quelques semaines d’activité régulière (je connais assez bien la question). Non seulement l’étudiant (ou le futur athlète) a la sensation –juste- d’avoir perdu son temps et son argent mais pointe immanquablement un sentiment de culpabilité. Sentiment insupportable, et afin de s’en libérer, plutôt que « de s’accrocher », l’étudiant (ou notre sportif en herbe) préfère alors oublier définitivement ses envies de cours de français ou de nage indienne, c’est à dire tout passer par pertes et profits. Une multitude de raisons, en général fausses, l’y conduit et justifie à ses propres yeux son abandon. Ce sont ces raisons que le pédagogue doit combattre.
La première croyance de l’étudiant est de penser que cela n’arrive qu’à lui ou qu’en tout cas il manque sérieusement d’opiniâtreté quand d’autres font montre d’une volonté de fer -qu’il est en somme incapable (explication interne et stable, comme on le diagnostique en psychologie) de suivre régulièrement un rythme d’apprentissage.
Sa deuxième croyance relève d’un manque de confiance en son professeur : « De toute façon, si je reprends les cours maintenant, je vais être perdu par rapport aux autres et le prof ne va pas s’occuper de moi. »
Croire que « de toute façon, ça ne sert à rien, il est maintenant trop tard pour reprendre l’apprentissage » est communément la troisième erreur.
Comment faire pour lutter contre ces croyances ? Convaincu que prévenir, c’est guérir, je prends toujours soin, en début de cours, d’annoncer ces difficultés prochaines aux étudiants. Leur préciser qu’il est probable et normal d’avoir « un coup de pompe », causé par un certain découragement ou bien l’entrainant, durant le temps de leur apprentissage ; leur dire en même temps que je serai à leur côté dans ces moments-là, et que de toute façon il n’est jamais trop tard pour reprendre le cours de la classe : voilà pour moi la meilleure façon de les aider. Mais y a-t-il d’autres moyens plus efficaces d’y parvenir ? Sûrement ! Mais ça, c’est vraiment la question ! Si vous avez des idées, n’hésitez pas, je suis preneur !