Mais quelle est donc cette certification qui consiste à réaliser une tâche ? C’est sur cet énorme mystère que je vous avais quitté voici deux semaines.
Eh bien ce diplôme s’appelle le Diplôme de Compétence en Langue (DCL). Diplôme de l’Education nationale réservé aux adultes, le DCL est né en 1996 « d’un besoin exprimé auprès des GRETA et des Centres de Formation des Universités par des entreprises à la recherche d’un outil fiable garantissant une compétence opérationnelle à un niveau donné ».
L’épreuve dure trois heures durant lesquelles le candidat doit réaliser successivement différentes tâches –suivant le fil d’un scénario défini par les concepteurs- et résoudre une étude de cas. La grande originalité du DCL : l’épreuve est la même pour tout le monde, quel que soit son niveau. En fonction de ses performances, le candidat se verra attribuer un degré entre 1 et 5 (ces degrés correspondent aux niveaux du CECR allant du A2 et au C2).
Chaque scénario prévoit cinq phases. Les deux premières consistent à recueillir des informations à partir de documents écrits (Phase I) et de documents enregistrés (Phase II). Le candidat recueille ensuite des informations manquantes à partir d’un entretien téléphonique avec un interlocuteur durant la Phase III (durée : 10 mn). En Phase IV, il rédige une fiche de prise de notes pour une présentation-argumentation (rédaction de la fiche : 20 mn ; entretien : 20 mn). Enfin, durant la Phase V, il rédige un rapport (durée : 40 mn).
Toutes les compétences (expressions orale/écrite, compréhensions orale/écrite ET l’interaction, compétence complètement oubliée par les Delf/Dalf) sont directement ou indirectement évaluées mais seules les tâches des trois dernières phases sont notées. En effet, pour que le candidat soit capable de les réaliser, il est indispensable qu’il ait compris les documents en Phases I et II. De plus, proposer des questions de compréhension orale et écrite serait pour le moins absurde puisqu’elles seraient identiques à tous les niveaux.
Durant la Phase III, il n’y a qu’un seul examinateur mais l’entretien téléphonique est enregistré. En Phases IV et V, il y a deux examinateurs : un pour la dimension pragmatique, un autre pour la dimension linguistique.
Tout le monde repart donc avec une performance validée et chacun a accès à l’évaluation pour connaître exactement ses points forts et ses failles (différence avec le Delf/Dalf qui permet uniquement aux candidats ayant échoué de consulter leurs grilles d’évaluation).
Cette certification existe en anglais, espagnol, italien et allemand. Elle n’existe pas en français langue étrangère puisqu’elle est destinée a priori à des étudiants français. Enfin, elle coûte 69 euros (à rapprocher de la tarification carrément prohibitive du Delf/Dalf : de 79 € pour le A2 à 182 € pour le C2 en Espagne, par exemple).
Pourquoi le CIEP ne s’est-il pas inspiré de cette certification qui avait fait ses preuves depuis 9 ans déjà à la date de la refonte du Delf/Dalf ? Mystère et boule de gomme. Toujours est-il qu’on n’a pas fait mieux jusqu’à aujourd’hui pour mesurer les capacités d’un candidat à réaliser une tâche en langue étrangère.
Sur ce je vous retrouve en septembre prochain et vous souhaite à tous un très bel été !
Diplôme de Compétence en Langue